Société

Covid-19 Bill: Se fout-on de notre gueule ?

Le morisyen est souvent considéré comme un mouton suiveur et indifférent face à son oppresseur.

Le fameux Covid-19 Bill sera débattu, si on peut le dire ainsi, avec un Parlement unilatéral et son speaker ‘malelve’, comme le dit Paul Bérenger, qui ne semble même pas être à la hauteur de Maya Hanoomanjee – c’est dire le niveau. Assez de crachats sur un gouvernement élu par la minorité, oui, il y a comme un hic, parlons du Covid-19 Bill.

Ces amendements à plus d’une cinquantaine de textes de loi viendront changer le paysage de notre démocratie. Pourrons-nous toujours dire que notre pays est une démocratie après le 13 mai 2020 ? On l’espère tous ! La police sera maintenant en mesure de vous verbaliser pour ‘tir flem lor simé’ et cela vous coûtera Rs 5 000. Donc, mieux vaut le garder dans votre bouche ou l’avaler. Je sais, c’est aussi dégueulasse que ceux qui siègent dans l’auguste Assemblée nationale. Ces amendements viennent renforcer les pouvoirs de la police qui pourra faire ce qu’elle veut. Démocratie en péril ? Oui, monsieur ! Le peuple est encore une fois laissé pour compte et traité comme des dodos apprivoisés qui ne pourront s’envoler de leurs propres ailes. Nos lois sont à l’avantage de qui exactement ? Servent-elles vraiment à protéger les citoyens mauriciens ? Notre liberté est-elle bafouée ?

On se souvient du temps où Paul Bérenger et ses acolytes portaient le sort des travailleurs sur leurs dos ; rappelons-nous d’Anjalay Coopen tombant sous les balles des policiers. Non, je ne fais pas de la politique partisane alors que rien ne semble être fait par les membres de l’opposition pour leur pays. Car aujourd’hui, le Covid-19 est un mal-être pour le secteur informel, mais il semblerait que le gouvernement enfonce un clou si énorme que cela va bouleverser des vies et emporter dans ses caprices l’aube de jours meilleurs pour les travailleurs. Kaya chantait Ras Kouyon et ses paroles appelaient à ne plus être des couillons sous la charge et le joug d’une race de vipères, mais le Mauricien y reste insensible, préférant se défouler sur les réseaux sociaux. Alors profite-t-on de ce chaos pour passer des lois en faveur du patronat et donner les pleins pouvoirs à la police ? Ils disent que c’est temporaire, mais entre-temps la crise sociale pointe doucement son nez à l’horizon malheureusement.

Le gouvernement est compris d’une alliance entre divers partis notamment le Mouvement Socialiste Militant, le Muvman Liberater, le Mouvement Patriotique ou encore la Plateforme militante – ceux-là sont carrément passés à côté de leur cause. Alors que le peuple s’attend à des mesures sociales et militantes, c’est le patronat qui empoche le jackpot. Le secteur informel compte pour du beurre devant ces messieurs, il n’y en a que pour les lobbyistes. Pas la peine de mentir là-dessus. Ces entreprises pourront, selon les amendements, faire ce qu’elles ont envie. Ainsi, on verra certains patrons crapuleux mettre bon nombre d’employés au chômage. Techniquement, ils n’enfreindront pas la loi, mais qu’en est-il de ce père de famille qui n’arrivera pas à nourrir sa famille ou de cette mère qui devra compter les sous afin d’acheter le lait de son bébé ?

Bref, beaucoup de questions qui resteront là, entre nos lèvres sans peut-être jamais passer dans les oreilles de ceux à qui l’on a donné le pouvoir. Pourrons-nous rêver d’une île Maurice meilleure pour nos enfants et les enfants de nos enfants alors que notre démocratie semble se faire baiser à 52 reprises ? Prions fort pour que ces messieurs dames arrêtent de se foutre de notre gueule et que nous ayons moins de cons élus de façon communale à la tête de ce pays. N’oubliez pas, ‘se zot bann mem ki pe fer boufon ek zot’. Entre-temps ‘pov pe vinn pli pov e ris pe vinn pli riss abe manz ar li lepep morisyen !’